jeudi 17 mai 2007

Talking Heads Once In A Lifetime


Il fallait bien un jour parler de Talking Heads, le grand groupe mythique de la grosse pomme oublié depuis leur séparation en 1988 au lendemain de la parution de Naked leur ultime chef d'oeuvre world avant garde .Le groupe du grand David Byrne est désormais réhabilité par des groupes comme Arcade Fire qui revendiquent haut et fort l'influence de ce quartet d'hallucinés.En 1977 ils menaient le bal de la scène New Yorkaise du CBGB's en compagnie des Ramones,Patti Smith et Television.Un son très novateur pour l'époque avec une mise en avant de la rythmique très funkie et des riffs basiques et un chant syncopé limite épileptique de David Byrne.Entre 1978 et 1980, vont se succeder trois chef d'oeuvre qui changeront à jamais la face de la pop : More Songs About Buildings And Food, Fear Of Music et Remain In Light tous trois co-produits par le grand Brian Eno, la voûte de leur reussite artistique.Des sons parfois cold wave,parfois afro-beat avec un évident hommage à Fela kuti principalement sur Remain In Light.Les textes de Byrne évoquent la banalité du quotidien, des scènes anodines de la société américaine et fichent parfois les jetons comme la chanson Air sur laquelle il ne se gène pas de créer une psychose sur les effets sécondaires du h2o.
A l'époque Byrne passait pour un excentrique givré,se prennant parfois pour un prédicateur comme dans la présente video Once In The Lifetime, le classique des T.H toujours joué sur scène par Byrne pour désengourdir son très fidèle public dont je fais parti (il faut voir l'hystèrie que ce morceau provoque dès les premières mesures, tout le monde se lève pour danette!!!!!Un concerto de bruits de strapontins avec un roulé foncé vers la scène, de la pure folie).
Aujoud'hui on évoque souvent la reformation du groupe mais Byrne y pose son véto, quel dommage....
Beaucoup de groupes leur sont redevables, peu de groupes comme celui ci ont su quitter les années 70 pour croquer à pleines dents le début des 80's.Le groupe n'aura néanmoins pas survécu au rouleau compresseur de ces années noires, et accouchera entre 1982 et 1986 de trois horribles étrons pop inécoutables à ce jour,le succès les ayant propulsés sur le devant de la scène, les Talking Heads ont vendu leur ame au diable au marché du disque tel un Bowie choucrouté d'une perruque péroxidée période Let's Dance....au secours.
Cependant les Heads auront le panache d'accoucher d'un live référence dans le domaine du rock habilement filmé par Jonathan Demme en 1983 : Stop Making Sense avec des reprises des premiers albums habilement revisités plus des titres du sympathique album funkie de 1981 Speaking in Tongues, annonciateur de leurs années noires.
En 1988 en plein chaos artistique, Byrne emmène sa bande à Paris pour enregistrer un ultime album intitulé Naked, mélange de musiques cubaines,brésiliennes et creoles,si gonflé pour l'époque qu'un split du band est survenu apres le lancement du disque.Un bide artistique injuste car 20 ans aprés Naked reste un album ovni pour l'époque, précurseur de la vague world popularisé par Paul Simon et son Graceland.
Depuis la séparation du groupe,Byrne a été tour à tour réalisateur,compositeur de musique de film comme Le Dernier Empereur, sculteur, photographe, créateur du label world Luaka Bop, architecte et auteur de 6 albums studios inégaux mais tous très interessants, bourrés d'influences sud américaines.
Mes recommandations :
Talking Heads : Fear Of Music (1978)
David Byrne : Rei Momo (1989).






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