lundi 28 mai 2007

69 année Scott Walker




Quelle mouche a bien pu piquer Scott Walker, le chanteur américain le plus british, affranchi de son groupe The Walker Brothers (avec lesquels il a côtoyé le succès un temps avec des titres comme The Sun Ain't Gonna Shine Anymore,Make It Easy On Yourself), il entame une carrière solo riche sur le plan artistique mais terriblement et injustement incomprise sur le plan commercial.
Ses deux chef d'oeuvre demeurent Scott 3 (quelle pochette!!) et Scott 4 sur lesquels Scott sort la grosse artillerie : des violons à n'en plus finir, les choeurs de l'armée rouge, les premières reprises en anglais du répertoire de Jacques Brel, de la mélancolie à gogo baignée dans des orchestrations alambiquées....en somme du très bon boulot mais deux méga bides...
Par la suite, Scott accouchera d'un ultime opus divin inachevé 'Til The Band Comes In pour ensuite tomber le costume d'artiste maudit et pour se lancer dans une carrière de chanteur de reprises de country et de Michel Legrand.
En 1975 reformation des Walker Brothers avec 3 albums moyens No regrets (1975), Line (1976) et le très cold wave avant l'heure Nite Flights (1977) signe avant coureur des nouvelles orientations de Scott par la suite.
Le bonhomme disparaît de la circulation pour revenir en 1984 avec le très expérimental Climate Of Hunter très ancré dans la vague indé,un ovni inqualifiable, tout comme le chant du cygne Tilt en 1995 qui provoquera un revival incroyable de la part la presse une fois de plus unanime à l'égard de cet E.T.
De nouveau silence radio jusqu'en 2006 avec un nouveau retour intitulé The Drift (entre temps il aura composé la bande originale de Pola X de Carax).
Ces deux derniers albums sont très difficiles d'accès, complémentaires, ils s'écoutent comme une bande originale de film imaginaire type Tarkowski ou Lynch.
Un univers glauque,cauchemardesque et romantique mêlant des ambiances industrielles violentes et des incantations qui donnent la chair de trouille.Rarement deux disques m'auront autant glacé le sang (ex-aequo avec le premier Suicide).
La jeune génération lui rend fréquemment hommage et revendique son inspiration Scott Walkerienne : Neil Hannon de Divine Comedy,Marc Almond,Nick Cave ou encore Jarvis Cocker de Pulp (dont Scott a produit l'immense We love life en 2002).
David Bowie a maintes fois cité Scott Walker comme référence, sa période berlinoise par exemple tout droit sortie de Nite Flights...je vous laisse écouter et comparer les deux timbres de voix pour se forger une opinion.

Saravah Mr Noel Scott Engel !!!

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