samedi 12 mai 2007

Adriano Celentano Il Re Italiano


Habitué à découvir un gros coup de coeur musical,littéraire ou autre par an (avec entrée direct à vie au Panthéon de mes références), la cadence avait drolement diminué depuis ces cinq dernières années.
Je vous parle des grosses pointures, pas des artistes d'un jour dont j'affectionne certains mais qui ne méritent pas de franchir mon Top 20 auquel il y a comme on dit beaucoup d'élus pour peu d'appelés.
Le critère premier pour avoir l'honneur de gagner un pass pour l'éternité : être le générateur d'encore plus de curiosité,je m'explique par un exemple concret William S.Burroughs a été un choc après la lecture de Junkie,Le Festin Nu,La Machine Molle,Queer...cela m'a permis de denicher Jack Kerouac.....et par son biais Allen Ginsberg....pour ensuite bifurquer vers Dylan....vous comprenez??
Idem quand j'ai découvert David Byrne que je classe number one dans mon panthéon car grace à lui j'ai découvert Talking Heads,Brian Eno,Luaka Bop et donc les musiques brésiliennes,le Bresil,Arto Lindsay bref je lui dois au moins 50% de ma culture musicale.
Autres exemples : Scott Walker dont la suite succéssive a été The Walkers Brothers,la musique industrielle,Burt Bacharach,Dionne Warwick,Dusty Springfield,Lee hazlewood,Nancy Sinatra,Johnny Mathis,Frank Sinatra,Joni Mitchell (via Both Sides Now que Frankie chantait sur Cycles).
Dernier exemple toujours grace à David Byrne,j'ai découvert Caetano Veloso qui a été le declencheur de mon immense passion pour les rythmes tropicaux : la mpb,le samba,les battucadas,le forro,le samba reggae.....avec en vrac tous les grands et le moins connus du Bresil : Nascimento,Buarque,de Moraes,Baden Powell,Bethania,Lenine,Seu Jorge,Jorge Ben (quoique celui ci je l'avait deja un peu ecouté avant le frisé de Bahia),Tom Zé,Roberto Carlos.....et le plus grand poéte social rock Renato Russo (j'en reparlerai bientôt).
Bon assez de blah blah.....apres une grosse panne sèche il était tant de remettre du carburant dans le moteur et j'avoue apres bien 5 ans de sommeil que mon nouveau choc est incontestablement Adriano Celentano.Et pourquoi donc lui me demanderez vous??? La réponse se trouve dans sa riche discographie qui regrouple plus de 35 albums, en somme un gros pavé de l'histoire de la musique italienne bien eclectique,si on devait en garder un ce serait celui là sans crier au scandal d'avoir sacrifié Paolo Conté que j'admire beaucoup également.
Le répertoire d'Adriano passe comme une onde dans tout le corps par une voix unique qui s'adresse à l'auditeur comme s'il etait le seul survivant d'un monde en débacle.Adriano porte l'héritage culturel de ses aieuls et/ou contemporains en proposant dans ses disques toutes les influences de ces 150 dernières années : Verdi,Morricone,Pasolini,Fellini...ses chansons sont rock,lyriques,douce-amères,politiques....difficile de définir Adriano Celentano autre qu'un roc qui a traversé les années a connu la dolce vitta (dans laquelle il a aussi joué),les années brigades rouges,les années noires berlusconiennes dont il a été un adversaire impitoyable via son show télévisé Rockpolitik qui envoyait des missiles puissant en direction de ce trou du cul de Berlusconi.
Engagé,touche à tout (tv,cinéma,entertainment),romantique,leger,énervé,excessif allant sans peur du ridicule jusqu'à créer sa propre caricature : faire du Celentano souvent imité mais jamais égalé,tout simplement Il Re Italiano.
Grace à lui je découvre une nouvelle culture,une nouvelle langue,je tombe de nouveau amoureux d'un pays qui me laissait indifférent jusque là.
Pour finir j'ai la certitude que la raison de cet éveil de passion est inconstestablement lié au fait que j'ecoutais en boucle petit son seul hit connu en France 'I Want To Know' morceaux minimaliste dans la mélodie mais jumélé avec des arrangements tous simplement subtils sans oublier ses fausses impros vocales.Depuis j'ai fait du chemin,je ne vous recommande rien car tout est bon surtout tout ce qu'il a produit depuis le debut des années 90.
Mon coup de coeur du moment est la boulversante Il Figlio Del Dolore sur l'album Esco Di Rado E Parlo Ancora Me de 2001, une chanson lyrique à mi chemin entre Mario Puzzo, William Shakespeare,Nino Rota et Goran Bregovic tout simplement boulversant!!!

http://www.celentano.it/

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